Les EHPAD ne sont plus des lieux de vie
La prise en charge des personnes âgées institutionnalisées en EHPAD s’est considérablement dégradée ces dernières années. En effet, les résidents qui entrent en EHPAD sont déjà très dépendants dès leur admission. Les établissements privés ou de petites tailles continuent de garantir des soins adaptés et de qualité car ils ont la possibilité de sélectionner la personne qui va être admise en fonction de sa dépendance, afin d’équilibrer la charge de travail. Cependant, les EHPAD publics de grande taille et les EHPAD rattachés à un centre hospitalier ne se permettent pas cette « sélection ». La conséquence est que la population accueillie est pour la majorité grabataire et nécessite une charge en soins énorme. Les effectifs soignants ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins de ces résidents et garantir la qualité et la sécurité des soins.
Maltraitance institutionnelle :Les impacts sont lourds de conséquences pour les résidents, les soignants et les familles :
Les familles insatisfaites des prises en charge, à juste titre, culpabilisent d’avoir institutionnalisé leur parent dans un tel établissement. Ils n’ont plus confiance en l’institution et déversent leurs critiques et reproches sur les équipes soignantes, qui font pourtant tout leur possible avec les moyens dont elles disposent.
Les soignants sont contraints de piétiner leurs valeurs professionnelles et humaines parce que l’institution les y oblige. Pour les soignants, ces conditions de travail dégradées (pénibilité, sous-effectifs) engendrent des risques psycho-sociaux importants, tels que l’épuisement physique et psychologique, la démotivation et le burn-out. Les nombreux accidents de travail s’ajoutent à l’absentéisme déjà important et ne peut être compensé car il y a une pénurie de personnel qualifié et le secteur de la gériatrie n’est pas attractif.